Les mots des maux des femmes

Cette année, dans le cadre de l’EPI Street Art, les 3B et les 3C ont pu travailler sur les messages véhiculés par les artistes de rue et observer particulièrement les artistes femmes, totalement minoritaires dans le mouvement. Le mur est un espace d’expression intéressant car il est visible de tous et attire le regard lorsqu’il est tagué ou dessiné.

Au collège, un mur de la cour a également été pris comme terrain de jeu et d’expression et les élèves ont investi l’espace en écrivant un message qui était engagé, et souvent féministe. Chaque groupe était constitué d’une fille et d’un garçon de manière à équilibrer la parole. En classe, nous avons travaillé des textes d’auteurs femmes, et avons constaté que la gent féminine n’avait pas toujours l’occasion de dire ce qu’elle pensait ! Les cadres de la société restreignent la position de la femme qui a la volonté de s’émanciper, de bousculer les codes, qui a, tout simplement, soif de liberté !

Par choix, les messages n’ont pas été censurés, même s’ils contenaient des mots familiers justement pour forcer ceux qui les lisent à réfléchir, à se questionner sur la société dans laquelle nous vivons. Pour imaginer leurs slogans, les élèves devaient exprimer véritablement ce qu’ils pensaient de la place des femmes dans la société actuelle. Les messages sont donc la traduction, avec les mots utilisés par les adolescents en 2021, des maux de notre société. Cette fresque a été l’occasion pour beaucoup de sortir du cadre de la classe, de s’investir autrement, de proposer une œuvre collective, appréciée par les autres collégiens. L’élégance des mots ne doit pas primer sur l’élégance des actes, ce n’est pas parce que les mots sont crus qu’ils traduisent mal les maux de la société.